CFA 2 Avant AS Illzach-Modenheim - Racing, demain (16 h)
Hassan s’agite
Hassan Saghir est capable de marquer dans toutes les positions, toutes les situations. Photo DNA - Cathy kohlerDepuis cinq ans presque exactement, il porte le maillot de l’ASIM avec lequel il a notamment remporté deux coupes d’Alsace, les premières du club haut-rhinois. Désormais, Hassan Saghir attend le Racing.Il n’a pas même besoin de surnom pour être redouté, presque craint, respecté en tout cas. Quand on prononce son prénom puis son nom, on sait à qui on a affaire.
Hassan Saghir est un nettoyeur de surfaces de… réparation, un éternel agitateur de filets, un buteur, un vrai, pas forcément un méchant, mais un qui fait mal.
Ses qualités ? Son ombre ne l’a jamais rejoint, tant il va vite. Ses déplacements sont aussi soudains qu’intelligents. Et sa technique devant le gardien adverse consommée.
« On avait plus regardé les tribunes que le ballon »
Pourtant, au tout début de sa carrière, tout bambin donc, il était le libero du FC Ballersdorf. Mais quand son équipe était menée au score, son coach d’alors lui demandait d’y aller, de monter et de faire la différence.
Il y prendra vite goût et ses passages à Sentheim, Pfastatt, Mertzen, Dannemarie et au FC Mulhouse avaient laissé des traces : les compteurs de but s’étaient affolés, les tableaux d’affichage s’étaient régalés, les défenseurs des équipes d’en face avaient pâli, les gardiens de but avaient roulé au tapis.
Et il avait signé à l’ASIM au début de l’année 2007, là où il se plaît toujours.
« J’aime marquer, c’est vrai, sourit notre Illzachois. Quand je n’y arrive pas, ça m’énerve, j’ai du mal à passer une bonne nuit. »
Et si vous lui parlez de doute, il vous rigole presque à la figure. « Si je doutais sur ma capacité à mettre le ballon au fond des filets, je ne serais pas attaquant. Il y a des hauts, il y a des bas. Il faut être fort psychologiquement quand rien ne vous sourit. Moi, ça va… »
D’ailleurs, il n’a pas de mal à reconnaître qu’il passe une saison moyenne à l’image de son équipe. « On a eu des suspendus, des blessés et de la poisse. Dès le départ, rien n’a vraiment bien fonctionné. »
Et, aujourd’hui, alors que la saison a déjà parcouru deux tiers de son chemin, l’AS Illzach-Modenheim n’a pas encore assuré son maintien.
« Le match contre le Racing aurait pu être une fête pour nous, les joueurs. Ce ne sera pas le cas. Il nous faut absolument deux points minimum. Nous ne sommes pas dans la situation de Schiltigheim la semaine passée. »
Et puis, Hassan Saghir espère ne pas revivre le scénario du match aller à la Meinau le 3 septembre quand, après 56 minutes seulement, son équipe était menée 4-0 pour s’incliner finalement de trois buts en marquant par Miliani.
« On avait été mangé par le contexte, dit-il avant de laisser filtrer un sourire. On avait plus regardé les tribunes que le ballon. »
Là, il espère que ses coéquipiers et lui-même seront plus concernés, moins chahutés par le contexte.
« Il faudra tout donner. C’est un match comme les autres, un match pour le maintien », ajuste celui qui marque au minimum 15 buts chaque saison avec des pointes à 30 les années de belles récoltes, pas rares.
« Là, j’en suis à 10 en une quinzaine de matches. Ce n’est pas assez. Mais la saison n’est pas encore finie. »
À tout juste 32 ans, il les a fêtés mi-février, Hassan Saghir sait que son temps est compté, « que les saisons ont trop vite filé » comme il le souffle.
Contacté par Brest quand il avait 25 ansIl y a quelque temps déjà, le Stade Brestois l’avait contacté, comme d’autres clubs dans un passé plus proche (Istres, Arles ou les SR Colmar).
« J’avais 25 ans, et juste la garantie de jouer en équipe réserve. Je venais de me marier. Je ne voulais pas tout chambouler dans ma vie. Je n’y croyais pas. Je n’ai vraiment aucun regret car j’ai choisi ce que ma carrière devait être. »
Comme quoi, il utilise aussi son bon sens en dehors des pelouses de foot…
Employé au service des sports de la Ville d’Illzach après avoir été chauffeur de bus, Hassan Saghir… conduira l’attaque de l’ASIM face au Racing demain.
Pour être dangereux, il n’a pas besoin de s’affubler d’un surnom, encore moins de recourir à la superstition.
Il veut juste un ballon, filer droit devant ensuite. Et, régulièrement, tout le monde tremble, les filets compris.
par Jean-Christophe Pasqua, publié le 05/04/2012 - DNA