L’US Wittenheim « victime » des supporters strasbourgeoisLes incidents qui ont entraîné l’interruption du derby entre le FCM et le Racing samedi ont privé l’US Wittenheim de la joie d’accueillir ce samedi le club strasbourgeois. Photo Darek SzusterL’US Wittenheim ne pourra pas accueillir le Racing-Club de Strasbourg ce samedi. La Fédération française, pour éviter tout débordement, a inversé le match qui aura lieu samedi à 16 h à la Meinau.La frustration est énorme. Sans doute proportionnelle à l’immense joie et fierté qui habitait tous les membres de l’US Wittenheim à l’idée d’accueillir en Coupe de France, ce samedi après-midi au stade Pierre de Coubertin, le Racing-Club de Strasbourg.
Finalement, il n’en sera rien. La Fédération française de football a fait savoir hier matin qu’elle inversait la rencontre pour la fixer à la Meinau, ce samedi à 16 h. Raison principale : les débordements constatés lors du derby ce samedi au stade de l’Ill entre le FC Mulhouse et le Racing-Club de Strasbourg, notamment l’arrêt du match provoqué par les supporters strasbourgeois qui s’en étaient pris aux grilles de leur quart de virage réservé.
« Dégoûté et un peu découragé »Cette décision a provoqué une très grosse colère du côté de l’US Wittenheim, où tout avait été mis en œuvre depuis le tirage au sort pour pouvoir accueillir cette rencontre dans les meilleures conditions. « Je suis bien sûr dégoûté, un peu découragé, commente Bernard Michalak, le président wittenheimois. Au niveau local, nous avons tout fait pour être prêt et digne de pouvoir jouer chez nous. Dès le tirage, nous avons reçu le cahier des charges et nous nous sommes attelés à la tâche avec la municipalité. Il n’y avait rien d’insurmontable. Il fallait sécuriser la main courante, qui n’est haute que de 80 cm au lieu des 1,10 m exigés. Avec des barrières, c’était bon, la mairie avait pris contact avec celle d’Illzach pour en avoir davantage. Il fallait un tunnel pour la sortie des joueurs. Dans la tribune, il fallait prévoir un endroit pour les officiels, la presse, isoler les supporters du Racing pour qu’il n’y ait pas de contact possible avec d’autres. Il fallait prévoir des stadiers, des parkings, différentes entrées. »
Dès le départ, la Fédération n’était pas très chaude, voulant attendre la réunion d’une commission de sécurité, d’abord fixée à lundi puis à ce mardi. L’histoire a traîné et la Ville, de guerre lasse, était prête à jeter l’éponge vendredi. L’adjointe aux sports avait adressé un mail à la Fédération. Mais Albert Gemmrich, le président de la Ligue d’Alsace, avait aussitôt fait savoir qu’il fallait tout faire pour que ce match se dispute à Wittenheim.
« Nous sommes pris en otage »Peine perdue. « La Fédération a attendu le derby de samedi pour trancher, précise André Hahn, président de la commission des coupes à la Ligue d’Alsace. Elle a vu qu’il y avait eu quelques incidents et a décidé qu’il valait mieux ne pas jouer à Wittenheim. »
« Nous sommes victimes du comportement des supporters du Racing samedi, s’insurgent de concert Bernard Michalak et son vice-président Anouar Chaali. Nous sommes pris en otage par le comportement de certains. »
« Je fais partie de ceux pour qui le football est une fête, poursuit le président wittenheimois. Je pense que samedi, cela aurait été une formidable fête, peu importe l’issue de la rencontre. En six ans, je crois que nous avons fait du bon boulot à Wittenheim. Il n’y a plus d’incivilités ou de problèmes de comportement, il n’y a plus de fauteurs de troubles. Nous sommes punis, sans évoquer le plan financier. Nous espérions une belle recette, nous ne roulons pas sur l’or. Mais nous n’avons pas le choix, la décision ne nous appartient pas. Nous devons nous y plier. » Même à contrecœur.
le 13/11/2012 par Marc Wilb[/img]