Coupe de France, 8 e de finale Le FC Mulhouse poursuit son aventure
À quand l’exploit ?
Les joueurs du FCM sauront aujourd’hui s’ils pourront enfin évoluer à domicile. Photo MAXPPPLe tirage au sort n’a pas encore mis le FC Mulhouse en grosse difficulté. Et alors ? L’équipe le fait très bien elle-même, en passant par les tirs au but pour sortir d’adversaires qu’elle devrait plier plus rapidement.PLUS C’EST DUR, MEILLEUR c’est. La Coupe de France semble épargner le FC Mulhouse cette saison, le soigner lorsqu’il y a tirage au sort.
Pourtant, qu’il est compliqué de passer à chaque fois. À deux reprises, c’est passé par les tirs au but, une troisième et ce furent les prolongations. Pourtant, les Haut-Rhinois sont encore là.
« Avec tout ce qui nous arrive, les circonstances sont avec nous », note Hakim Aïbèche, l’entraîneur adjoint. À ce rythme, avec pareille baraka, l’équipe peut encore voyager loin.
Aujourd’hui on saura qui est le prochain adversaire. Capitaine, Samir Kecha le souhaite « petit », avant d’être sûr de s’offrir un « gros » au tour suivant. On sera alors en 16 e de finale.
Coach adjoint Aïbèche, lui, souhaite avoir l’occasion d’un exploit, un vrai, face à hiérarchiquement supérieur. « Et que cela se passe chez nous ! »
Depuis qu’a sonné l’heure de la Coupe, le FCM s’est toujours vu proposer moins coté, de l’Anatolie Mulhouse (Promotion d’Excellence) au Beaune FC (Division d’Honneur) samedi soir, tous deux rayés de la carte au-delà du temps réglementaire.
« On apprend le métier avec ces matches-là »
Cela gagne petit mais cela gagne. « Je suis content, lance Laurent Croci, l’entraîneur. La Coupe de France, cela passe par des moments difficiles. Il faut survivre à ça, en passer par là. Ce sera bénéfique, je n’en doute pas. Les gars apprennent vite. » Lui en connaît un rayon, en tant que joueur, il est arrivé jusqu’en finale de la compétition.
Et il est ravi que ses « p’tits gars » puissent vivre un bout de ce rêve, de ces aventures à nulles autres pareilles. « Quand les choses se passent ainsi, c’est beau. À 2-0, les joueurs n’ont pas compris qu’il fallait jouer simple, balancer. On a oublié qu’il y avait un adversaire, une belle équipe qu’il a fallu trimbaler d’un bord à l’autre. On devait faire la différence avant. »
Oui mais voilà. Il y a encore des bêtises de faites, par des jeunes qui ont à grandir avant de connaître de plus grands moments. « On apprend le métier avec ces matches-là. C’est avec des histoires comme celles-là qu’on soude un groupe. »
Son adjoint approuve des deux mains : « Jouer ainsi, sur une ligne tangente, ça forge. C’est toute la magie du foot, de la Coupe de France. L’esprit se soude, c’est dans la difficulté que se crée une équipe. » Alors elle ira loin cette bande qui n’en finit pas de jouer les prolongations, y compris face aux « sans-grade ».
« À 2-2 (quand Beaune est revenu au score), nous sommes restés positifs avec les joueurs, raconte encore Hakim Aïbèche. La Coupe de France, il faut aller la chercher, on savait qu’on en avait les moyens. » Il n’y avait pas de raison pour que cette soirée se termine mal, même si elle avait tout du parfait traquenard.
En face, l’équipe présentait bien, avec une organisation parfaitement en place, fort compliquée à bouger. Le terrain avait été préparé pour recevoir, avec l’herbe assez haute pour empêcher de faire circuler la balle, donc avantageant le « petit », celui qui défend et gênant l’autre, qui a à faire le jeu. Le piège était dressé, parfait pour y faire glisser les jeunots du FCM.
Menant 2-0 (avec des buts signés Johansen et Balogou) jusqu’à la 81 e, repris sur l’ultime action du match, trois minutes après le bouclage des 90 minutes, les Alsaciens auraient pu sombrer.
Ils s’en sont sortis lors de la rude épreuve des tirs au but. « J’ai aimé voir un Jude Varsovie et un Samir Kecha parler aux plus jeunes », poursuit Hakim Aïbèche.
Oh, ils ne sont guère beaucoup plus vieux que les copains, n’ont pas connu des cieux bien plus hauts, mais ils ont assez de moelle pour prendre les choses en main et l’équipe sous leurs ailes.
En clair, il y a une âme dans ce FCM-là et cela le sauve dans la tempête, même quand elles n’ont rien de tsunamis (ce n’était que Beaune, qui lutte pour son maintien en DH).
Pour s’assurer des succès plus faciles, le mieux serait encore de marquer plus de buts. Samedi, les occasions n’ont pas manqué, mais peu de tirs étaient en mesure d’inquiéter réellement le goal d’en face.
« La plupart des joueurs frappent pour frapper, pas pour marquer. Il faut avoir envie de rentrer dans le but, d’être décisif. Quand tu ne l’es pas, t’es en difficulté. » Cela a failli être fatal.
par S.Ba., publié le 12/12/2011 - DNA